Les mesures de confinement prises en réponse à la pandémie de Covid-19 ont entraîné une forte baisse de l’activité économique. Le résultat est choquant, dont l’essence est sans précédent, avec à la fois l’offre et la demande et des différences départementales.
En moyenne, les familles françaises bénéficient d’une protection efficace de leurs revenus, notamment du chômage partiel. Les informations obtenues à partir des données de transaction sur les cartes bancaires sont encourageantes et impliquent un retour rapide à la normale, mais à ce stade, ces informations n’indiquent pas un rattrapage des pertes de consommation.
Un double risque pour les entreprises
La dynamique économique sera également déterminée par le comportement de l’entreprise. Leur situation financière s’est fortement dégradée, perdant un chiffre d’affaires estimé à 54 milliards de dollars entre mi-mars et mi-juillet, et leurs perspectives se sont détériorées. L’industrie manufacturière est particulièrement vulnérable en raison de ses faibles marges bénéficiaires et de son impact particulier sur l’aviation et l’automobile. Nombre d’entreprises ont donc subi un double choc : choc de bilan d’abord, dont la trace est un endettement accru ; choc sur le compte d’exploitation ensuite, qui perdure pour une partie d’entre elles.
Les outils qui soutiennent la liquidité des entreprises sont efficaces. Le nombre réel de prêts garantis par l’État (PGE) émis (105 milliards de dollars au 26 juin) est plus élevé que dans d’autres grands pays européens à l’exception de l’Espagne. De plus, les paiements de transfert au titre du Fonds de solidarité se sont élevés à 5 milliards de dollars américains et les transferts de report fiscal et social se sont élevés à 34 milliards de dollars américains. L’entreprise a utilisé ces outils pour accumuler de la trésorerie : de mars à fin mai, sa dette a augmenté de 136 milliards et sa trésorerie de 119 milliards.
Un bouclier anti-faillites
Deux types d’outils peuvent être envisagés en complément des plans sectoriels, qui ciblent les secteurs les plus touchés mais laissent de côté une partie des entreprises :
- ex ante : Indemniser les entreprises pour les coûts fixes encourus pendant la période de confinement (maintien du capital inutilisé, notamment dans l’industrie, loyers, etc.). Elle peut être mise en œuvre préventivement, sans attendre que la situation financière des entreprises induise une dégradation de l’investissement.
- ex post : la seconde solution, moins coûteuse, est de concentrer l’effort sur les entreprises menacées d’insolvabilité par le choc subi sur leur bilan et de restructurer leurs dettes (par rééchelonnement, abandon de créances ou transformation en fonds propres. Pour les PME et TPE, la décision serait entièrement déléguée aux banques, que ce contrat incitatif transformerait en agents de l’intérêt public. Pour les plus grandes se tiendrait une négociation fondée sur le même principe.
Des soutiens ciblés au pouvoir d’achat
Les familles à faible revenu ont moins épargné pendant le confinement que les familles riches, elles seront plus exposées au risque de chômage et d’instabilité. Par rapport aux familles riches, leur propension marginale à consommer des paiements de transfert est également plus élevée. Au cours de cette crise, les résultats de la 8ème enquête menée par DataCovid l’ont confirmé. Interrogés sur la part des transferts financiers imprévus qui seront consommés un mois après ce paiement, les ménages les plus pauvres ont indiqué qu’ils dépenseraient 50% immédiatement, alors que pour les ménages plus riches, cette tendance se situait entre 35% et 40%. (Parker, J.A. et N.S. Souleles (2019) : « Reported Effects vs. Revealed Preference Estimates : Evidence from the Propensity to Spend Tax Rebates », American Economic Review : Insights, vol. 1, n° 3, décembre.)
Par conséquent, des aides ciblées, telles que le doublement de l’allocation de rentrée scolaire et l’octroi d’allocations supplémentaires aux étudiants et aux travailleurs instables. Les « bons » pour les familles à faible revenu apparaîtront sous la forme de bons utilisés avant 2021.